Février 2020
8h10 : j’ouvre le portail et j’attends. J’adore ce moment. Je serre la main de chaque élève et je leur souhaite une belle journée. Ça fait peu de temps que je suis dans cette école et ces 10 minutes d’ouverture de portail ont été, et sont très précieux pour moi. J’ai le temps de regarder chaque élève arriver : s’ils viennent en courant, avec “la tête dans le lit“ ou clairement encore dans leurs rêves. Je prends le temps de regarder s’ils arrivent avec les mains froides, chaudes, sans parler ou avec plein d’anecdotes à raconter.
Je regarde, aussi, les parents arriver. Quelques-uns courent très vite car leur travail les attend ; d’autres prennent le temps pour parler sur le parking, d’autres viennent tranquillement… chacun d’une couleur différente et tous là pour une même raison : la joie de leurs enfants. Quelle responsabilité ! me dis-je. Allez, il est 8h20 je ferme le portail et je descends à l’école pour faire de mon mieux !
La cloche sonne et chacun rentre dans sa classe. Ça va être le moment des apprentissages, du cour principal. D’entre tous, c’est peut-être le pédagogue qui apprend le plus ! Oui, les enfants vont apprendre à lire, à calculer, le français… mais nous… nous avons une leçon bien compliquée : apprendre à écouter, nous écouter, à trouver le calme, la patience, la joie de vivre, l’enthousiasme, le doute, l’acceptation, la bienveillance vers les autres et envers nous-mêmes. Nous, les pédagogues, quand nous entrons dans la classe, nous apprenons à être un bon modèle à imiter. Et ça, ça ce n’est pas toujours donné ! Et c’est ça qui est chouette !
Carolina Suarez, professeur de 1re classe